Après des études classiques et une formation artistique à l’académie des Beaux-Arts de Valenciennes et à l’école des Beaux-Arts de Lille, Del Marle s’installe à Paris en 1912, où il rencontre Apollinaire et Severini, avec lesquels il partage son atelier de la rue Dutot. Proche de Marinetti et de Boccioni, il adopte avec enthousiasme en 1913 les préceptes futuristes, expose la même année chez Clovis Sagot des tableaux qui en appliquent les principes, et publie le 10 juillet, dans Paris-Jour, « Le Manifeste futuriste à Montmartre », dans lequel il proclame : « IL FAUT DÉTRUIRE MONTMARTRE !! »
En 1914, il présente, au salon des Surindépendants, Le Port, tableau qui en quelque sorte effectue le bilan de ses expérimentations futuristes.
Mobilisé, il publie en 1916-1917 un journal antimilitariste, Tac à Tac Teuf Teuf.
Durant les années qui suivent, Del Marle s’engage dans la voie de la satire et de la contestation sociales en réalisant de nombreuses caricatures. Découvrant l’œuvre de Kupka en 1924, il devient abstrait et se réclame également du musicalisme. À peine deux ans plus tard, il adhère à la doctrine du néoplasticisme de Mondrian qui exercera sur lui une influence durable, et dont il défend ardemment les principes au sein de Vouloir, revue d’avant-garde lilloise dont la direction artistique lui a été confiée en 1927.
La même année, Del Marle se rend en Allemagne, visite le Bauhaus à Dessau, et à Stuttgart, la cité du Weissenhof. Traversant une période de doute et de remise en question, il se convertit au catholicisme et, de manière inattendue, il revient à la peinture figurative au début des années 1930.
À l’Aube de la guerre, il évolue vers un surréalisme empreint de symbolisme. En 1945, il revient à l’abstraction, participe à la création du Salon des réalités nouvelles, dont il sera le secrétaire général de 1947 à l’année de sa mort. Dans ses compositions et reliefs de l’époque, Del Marle mêle à la rigueur orthogonale du néoplasticisme un constructivisme plus lyrique.
À partir de 1949, il réalise ses premières constructions qui trahissent son intérêt pour la synthèse des arts et la question de l’intégration de la couleur dans l’architecture. Celles-ci le conduisent à fonder en 1951, avec André Bloc, le Groupe Espace, dans le cadre duquel il réalise, assisté de Servanes et en collaboration avec l’architecte Bernard Zehrfuss, les polychromies architecturales des usines Renault de Flins. Ce dernier point a fait l’objet en 2000 d’une exposition au musée de Grenoble, tandis qu’en 1996 le musée Matisse du Cateau-Cambrésis et le musée des beaux-arts et de la dentelle de Calais consacraient une exposition à ses « polychromies dans l’espace ».
En 1989 la Galerie Drouart à Paris a organisé la rétrospective de Felix Del Marle et a publié le catalogue de cette exposition.
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