• Vous possédez une peinture de Jacques Hérold et vous cherchez à connaître la valeur des oeuvres de cet artiste ?
• Vous souhaitez vendre un tableau de Jacques Hérold ?
• Artexpertise et son équipe d’experts et de spécialistes vous proposent une expertise et une estimation gratuite de votre oeuvre de Jacques Hérold.
• Après évaluation, vos objets d’art et de collection pourront trouver place dans l’une de nos nombreuses ventes aux enchères.
|
Biographie
Jacques Hérold, de famille juive, passe son enfance à Piatra Neamé de 1910 à 1912. En octobre 1927, il est admis à l’École des Beaux-Arts de Bucarest et suit les cours de Ion Theodorescu-Sion.
Il découvre les revues d’avant-garde 75 HP et Unu [Un] à laquelle il participe. Il se lie d’amitié avec Claude Sernet. La réalisation d’affiches début 1930 lui permet de payer son voyage à Paris. Une grande partie du voyage se fait en bateau en remontant le Danube.
Il arrive à Paris en juin 1930. En 1931, il rencontre Arthur Adamov, Benjamin Fondane, Victor Brauner né comme lui à Piatra NeamÅ£ et qui lui conseille d’adopter le prénom de Jacques, qu’il écrira Jack jusqu’au début des années 40. Il devient pour quelques mois l’assistant du sculpteur Constantin Brancusi. Il peint cette année 1931 « Le Grand Silence » et « Gulf Stream ».
En 1933, il est soutenu par son oncle maternel Léon Veintraub. Ses liens d’amitié avec Victor Brauner se renforcent et il se lie également d’amitié avec Yves Tanguy. Première rencontre avec André Breton. Premier « Cadavre exquis » avec Brauner, Tanguy et Breton. Il fréquente alors le groupe surréaliste et commence à peindre à cette période des êtres totalement ou partiellement écorchés, voulant, par l’arrachement de la peau, mieux traduire leurs mouvements. Dès 1934, sous l’influence du texte d’André Breton, « La beauté sera convulsive », paru dans le numéro 5 de la revue Minotaure, il entame une réflexion sur le cristal, la cristallisation, tout en continuant à peindre des êtres écorchés, s’attachant à la représentation en mouvement des objets, des personnages et de l’atmosphère environnante, procédant, comme il le dit, « à un écorchage systématique, non seulement des personnages, mais encore des objets, du paysage, de l’atmosphère, jusqu’à arracher la peau du ciel » : « La rencontre », « L’Abreuvoir », « Crystal amoureux ».
Le 11 janvier 1936, il épouse Violette Boglio. Il loue un atelier 10 rue Rosenwald à Paris et commence à peindre des insectes et animaux hybrides, en particulier « Lumen ». En 1937, il peint « L’Autogène » et « Le Germe de la nuit ». Il se lie d’amitié avec Oscar Dominguez, Raoul Ubac, Robert Rius, Sylvain Itkine. En 1938, il fréquente Chaïm Soutine, Henry Miller, Léo Malet, Gilbert Lely, Gaston Ferdière, Henri Ey, Jacques Lacan. Il expose « Arsenic », un très grand autoportrait, au Salon des Surindépendants. Il peint « Je t’raime ». Cette peinture sera exposée en mars – avril 1939 à l’exposition « Le rêve dans l’art et la littérature » organisée par Frédéric Delanglade à la Galerie contemporaine à Paris. Cette année 1939, André Breton visite son atelier et il est admiratif devant la peinture titrée « Les Têtes ».
Début 1940, Hérold s’installe 5 passage Dechambre à Paris. Peu avant la capitulation, en juin 1940, il se réfugie avec Victor Brauner et Oscar Dominguez dans le sud de la France, d’abord près de Perpignan, puis à Marseille où ils retrouvent les surréalistes sur le chemin de l’exil, notamment André Breton, Max Ernst, Wilfredo Lam. À Marseille, Hérold participe à la coopérative du Fruit Mordoré montée par Sylvain Itkine et on le voit régulièrement avec les surréalistes à la Villa Air-Bel. Il réalise fin 1940 des décors et costumes pour «Les Barbes nobles» d’André Roussin et en février 1941 des décors pour «Conrad le Maudit» de Leo Sauvage d’après Marc Twain.
En mars 1941, il participe à la réalisation du Jeu de cartes de Marseille, obtenant par tirage au sort les figures de Sade et de Lamiel. En avril 1942, il séjourne à Oppède dans le Luberon à l’invitation de Bernard Zehrfuss. Un voyage en car à Lacoste lui permet de découvrir les ruines du château du Marquis de Sade. Il peint au retour de Lacoste « La liseuse d’Aigle », héroïne sadienne. En mai, il est de retour à Marseille. À la fin du mois de décembre 1942, il part se réfugier à Annecy pour quelques mois. Il n’a guère les moyens de peindre, mais il fait des projets, les notant sur des carnets : « J’oppose aux structures molles de Dali l’objet construit en aiguille, verre cassé, lames tranchantes, cristal. Une main coupante, une coupe-poignard ». En juin 1943, il revient à Paris. Il y retrouve le poète Robert Rius et entre en relations avec le groupe surréaliste « La Main à Plume » animé par Noël Arnaud, Jean-François Chabrun, Gérard de Sède. Au sein de ce groupe, il se lie notamment d’amitié avec Boris Rybak. En août 1943, il prend part à la publication de la plaquette «Le Surréalisme encore et toujours » édité par La Main à Plume, avec un texte titré « Points-feu » : «La cristallisation étant une résultante du devenir de la forme et de la matière, la peinture doit atteindre à la cristallisation de l’objet. Le corps humain, notamment, est une constellation de points-feu d’où rayonnent les cristaux. Ceux-ci constituant la substance des objets, la force de gravitation les arrache à l’atmosphère. Il faut donc que les objets peints, pour être réels, soient déchiquetés, et parce que le vent les traverse, les flagelle et qu’il aide à leur déchirure, il faut peindre le vent ».
Au printemps 1944, il rencontre France Binard qui deviendra sa deuxième épouse sous le nom de Véra Hérold. Fin 1944, il illustre « Le linceul des marées », poème surréaliste de Boris Rybak et il réalise le frontispice de « L’Avenir du surréalisme ». En 1945, il se lie d’amitié avec Michel Fardoulis-Lagrange et avec le peintre Nicolas de Staël. L’automne 1945, il participe, à l’initiative de Frédéric Delanglade, à la décoration murale de la Salle de garde de l’Hôpital Sainte-Anne à Paris. À l’exposition « Surréalisme » organisée à la Galerie des Éditions La Boétie à Bruxelles, du 15 décembre 1945 au 15 janvier 1946, il présente « Mimétisme des objets ». En juin 1946, il retrouve André Breton de retour de son exil aux États-Unis. En octobre 1946, il illustre le deuxième numéro de la revue « La Révolution La Nuit » fondée par Yves Bonnefoy. En juillet 1947, il participe à la VIIIe Exposition internationale du Surréalisme, « Le Surréalisme en 1947 », organisée à Paris à la galerie Maeght. Il y présente une importante sculpture en plâtre représentant « Le Grand Transparent », pour l’autel du Grand Transparent, quelques sculptures – objets placées sur d’autres autels et une toile récente titrée « La nourrice des forêts ». Pour le catalogue, il rédige un texte titré « L’œuf obéissant, l’œuf désobéissant ». Dans le contexte de la préparation de cette exposition, il fait la connaissance de Sarane Alexandrian qui venait de rallier le groupe surréaliste. En octobre 1947, la galerie des Cahiers d’Art dirigée par Christian Zervos lui organise une exposition particulière avec seize peintures sur la thématique de la cristallisation et une sculpture titrée « La femmoiselle ». Le catalogue est préfacé par André Breton. En 1948-1949, il collabore à la revue « Néon » fondée par Sarane Alexandrian, Jindrich Heisler, Stanislas Rodanski et Claude Tarnaud. Il se lie d’amitié avec Pierre Demarne et Alain Jouffroy. L’été 1948, il achète une maison délabrée à Lacoste, en dessous des ruines du château du Marquis de Sade. Sa peinture évolue. Il entreprend de briser et disséminer les formes, ce qui aboutit à sa période des fragmentations, faisant éclater le monde minéral. En juin 1949, Il illustre d’une eau-forte « L’Aigle, Mademoiselle… », recueil de lettres inédites du Marquis de Sade rassemblées par Gilbert Lely, publié par Georges Artigues. Sa peinture évolue. En 1950, il illustre d’un frontispice « Derrière son double » du poète Jean-Pierre Duprey aux éditions Le Soleil noir dirigées par François Di Dio. Il collabore à l’« Almanach surréaliste du demi-siècle », numéro spécial de La Nef, aux Éditions du Sagittaire, avec notamment un texte titré « L’Être et ses reflets ». Il illustre de cinq eaux-fortes « La Vanille et la manille », lettre inédite du Marquis de Sade à Madame de Sade écrite au donjon de Vincennes, Collection Drosera, I. Fin mars 1951, suite à l’affaire Carrouges, il refuse de signer l’exclusion de Patrick Waldberg et d’Henri Pastoureau du groupe surréaliste. Il en est alors lui-même exclu. En mai 1951, il illustre de six eaux-fortes « La terre habitable » de Julien Gracq, Collection Drosera, II. En novembre 1951, il expose à la Galerie Parnass à Wuppertal. Dans ses peintures, il se préoccupe à présent de plus en plus de leur texture, en modelant les épaisseurs de pâte et en diversifiant les touches pour faire ressortir la matière. En 1952, il reçoit à Paris le poète roumain Ghérasim Luca et il illustre de trois dessins « Héros-limite » de ce dernier publié par François Di Dio aux éditions Le Soleil noir en septembre 1953. En novembre 1954, il expose à la Galerie Furstenberg. En décembre 1954, il illustre de sept eaux-fortes « Le soleil placé en abîme » de Francis Ponge, Collection Drosera, III. En septembre 1955, sa compagne le quitte sans explications. Au printemps 1956, il rencontre Muguette Haudecoeur qui deviendra sa dernière épouse. En février 1957, il publie son « Maltraité de peinture » aux éditions Falaize dirigées par Georges Fall. En mars 1957, il expose au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. Le catalogue est préfacé par Patrick Waldberg. En 1958, il peint «Le Catalyseur » qui entrera dans la collection de William Copley. Il expose à la Tate Gallery à Londres et au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris. Début 1959, il se lie d’amitié avec Samuel Beckett. En mai 1959, il expose à la galerie La Cour d’Ingres à Paris. Il y présente notamment « Habitation » et « L’Initiatrice ». Le catalogue est préfacé par Michel Butor avec qui il s’est lié d’amitié. Du 15 décembre 1959 au 28 février 1960, il participe à la IXe Exposition internationale du surréalisme à la Galerie Daniel Cordier à Paris. Il peint à cette période une série de peintures presque blanches (« Le sorcier noir », « Le piège »…) qu’il présentera à une nouvelle exposition à la Galerie Parnass à Wuppertal en mai – juin 1960. Fin 1960, il illustre « La Vérité », poème inédit du Marquis de Sade publié par les Éditions Jean-Jacques Pauvert. En 1961, il passe aux fonds noirs ou sombres sur lesquels il mettra de plus en plus de couleurs, composant en particulier « Drosera I » et « Le baiser ».
Le 7 juin 1963, naissance de sa fille Delphine. En février 1964, Michel Butor lui consacre une monographie dans la collection Le Musée de poche, aux éditions Georges Fall. En avril 1964, il participe à l’exposition « Le surréalisme – Sources, Histoire, Affinités » organisée par Patrick Waldberg à la Galerie Charpentier à Paris. En avril 1965, il expose à la galerie Au Pont des Arts dirigée par Lucie Weill. Sur un fond sombre, Hérold applique à présent une pâte épaisse au couteau à laquelle il donne des formes efflorescentes par touches en croissants de couleur. En février 1967, il illustre d’eaux-fortes « Dialogues des règnes » de Michel Butor. En septembre 1967, il illustre d’un double frontispice « Ma Civilisation » de Gilbert Lely et en octobre 1967, il illustre de dix eaux-fortes « L’Archangélique » de Georges Bataille. En 1968, il réalise quelques tableaux – objets selon un procédé qu’il avait imaginé (le pressionnisme) et il placarde des affiches-poèmes (à partir de textes de Ghérasim Luca, Gilbert Lely, Michel Butor et du Marquis de Sade) dans les rues de la rive gauche à Paris et à Lacoste, Avignon, Aix-en-Provence, Salon-de-Provence.
En 1970, il doit quitter le passage Dechambre pour s’installer rue Ricaut et il loue un atelier quai de la Gare. Il expose en avril de cette année 1970 à nouveau à la galerie Au Pont des Arts à Paris. En février 1972, il expose à la Galerie de Seine à Paris. Sa peinture est de plus en plus influencée par la nature, le végétal. En avril 1972, il illustre d’une eau-forte « Sang de Satin » de Michel Bulteau. Une importante exposition lui est consacrée à l’Abbaye de Royaumont. En 1974, il s’installe 7 rue Bénard. En octobre 1974, il illustre de douze lithographies en couleurs « DiAmants » de Jean-Clarence Lambert. Il peint alors jusqu’à la fin de sa vie de grandes compositions, toujours très poétiques, envahies de formes végétales fragmentées avec une importance de plus en plus grande accordée à la pollinisation, la fécondation de la nature.
Michel Butor et Alain Jouffroy et Sarane Alexandrian lui ont consacré des études approfondies.
Le musée Cantini de Marseille lui a consacré une grande exposition « Jacques Hérold et le surréalisme » du 10/10/2010 au 17/02/2011 à l’occasion du centième anniversaire de la naissance de l’artiste. Le catalogue (édité par Silvana Editoriale) regroupe les essais de : Christine Poullain, Christophe Dauphin, Rose-Hélène Iché, Michel Butor et Jean-Michel Goutier, augmentés d’une chronologie détaillée et illustrée.