Vente aux enchère à venir 

LIVRES & MANUSCRITS

dont archives du Chevalier de Vivens composées de manuscrits et de correspondances.

Jeudi 25 Avril 2024 14:00

Gros & Delettrez 

22, rue Drouot 

75009 Paris

Biographie

François de Vivens (1697-1780) est un homme de science et philosophe d’esprit encyclopé- dique, considéré comme le premier économiste moderne qui vécut à Clairac (Domaine de Barry) près d’Agen, dans le Lot et Garonne.

Il a un parcours intellectuel identique à celui de grands philosophes de son temps.
Il fait ses études à Bordeaux, au Collège de Guyenne (fondé en 1533, et où Montaigne avait été élève), y apprend le latin, le grec, l’hébreu, et aussi l’italien. A 17 ans, il entreprend un voyage dans les Provinces-Unies, passe une année en Angleterre suivie d’une formation intellectuelle de 5 ans à Paris.

Ami de Montesquieu et lié au chevalier de Jaucourt (le troisième homme de l’Encyclopédie), il s’efforce d’améliorer rationnellement l’agriculture alors que l’économie de la France est toute entière fondée sur l’agriculture, il formule dans ce domaine des idées novatrices.

Technicien avisé, il se penche avec succès sur les problèmes de la régularisation des cours d’eau et participe aux activités de l’Académie Royale des Sciences de Bordeaux où il fut élu en 1742 sous le parrainage de Charles Segondat de Montesquieu avec lequel il procède à diverses études scientifiques comme les “observations sur le vol des oiseaux” dont l’objectif final était d’étudier la possibilité du vol humain.

Physicien éclairé, il est aussi l’auteur anonyme de deux publications théoriques sur le mou- vement et la gravitation dont un remarquable traité analytique intitulé «la Nouvelle théorie du mouvement où l’on donne la raison des principes généraux de la physique» imprimé à Londres en 1749.

Cette nouvelle théorie du mouvement de François deVivensne se limite pas seulement à la mécanique des corps mais prend en compte la totalité des propriétés du monde physique; il aborde tour à tour les phénomènes de l’électricité et du magnétisme, la lumière, les réactions chimiques, les mouvements de la terre dont il propose une explication à partir des principes métaphysiques sur la nature supposée de la matière et du mouvement.

Vivenss’intéresse également à des expériences sur le thermomètre et sur la mesure de l’élec- tricité atmosphérique par temps d’orage avec un autre physicien habitant la région, Jacques de Romas, qui inventa à Nérac, indépendamment de Benjamin Franklin (1706-1790) à Philadelphie, et en même temps, le cerf-volant électrique et le paratonnerre.

L’Académie Royale des sciences de Paris rendit son arbitrage sur l’attestation de Vivens, concluant à la découverte simultanée et indépendante.

Homme de lettre respecté, il entretient une correspondance abondante avec les académies des sciences dans l’Europe entière ainsi qu’avec les grands scientifiques et philosophes de son temps Pendant près de quarante ans, il correspond avec sa filleule, la marquise de Jaucourt, épouse du comte Pierre Antoine II de Jaucourt, frère aîné du chevalier de Jaucourt, l’encyclo- pédiste, correspondance dont une partie est présentée dans cette vente aux enchères.

Parfait représentant de l’esprit des Lumières recherché pour son élégance, homme d’esprit, de culture et de coeur, il force l’intérêt et l’estime de ses contemporains.

4. [VIN, COMMERCE]. LABAT, François de, Chevalier de Vivens (1687-1780)
Important et premier mémoire sur le commerce du vin. 7pp in-8, (s.l.n.d) ; “ La culture de terres, le commerce qui la soutient, la navigation qui donne la vie e le mouvement atout, excitent aujourd’huy l’attention générale jamais l’émulation n’a été si vive et n’a produit autant d’écrits sur cette matière. Cependant on n’a encore rien publié sur le commerce du vin. C’est pourtant le commerce de la France, c’est le meilleur qu’elle puisse faire,
et celuy dont la perte est la place prochaine. Daignera ton me permettre quelques réflexions sur un sujet si intéressant et si peu connu […]”.

Mémoire autographe sur le commerce des vins. 3 pp in-8, (s.l.n.d) ; “ Le vin est une denrée de première nécessité pour les pays qui n’ont d’autre ressource que ce dernier pour subsister et payer leurs charges […]”.

Suite des mémoires autographe sur la descente des vins, où l’on rapporte en abrégé l’origine et le progrès des abus. 4pp in-8, (s.l.n.d). Ratures et annotations autographes ; “Pour prendre les choses dès leur origine, nous observerons d’abord que les vins de la Guyenne se vendoient dans la ville de Bordeaux en gros et en détail, suivant le droit commun. Les habitants de Bordeaux se contentoient d’un droit sur les vins qui se changeaient dans leur port ou qui se débitoient dans leur ville, ce qui paraissoit juste, d’autant que ce droit était modique […]”.

4. [VIN, COMMERCE]. LABAT, François de, Chevalier de Vivens (1687-1780)
Extrait précis des mémoires pour la descente des vins ; mémoire pour les habitants du grand pays de Guyenne. (s.l.n.d) 11 pp in-8. Mémoire divisé en trois parties distinctes (Abus et inconvénients des privilèges, Abus touchant la jauge, histoire du privilège de la ville
de Bordeaux) ; “L’affaire de la descente des vins ne doit pas être regardée comme un procès entre la haute et la basse Guyenne. C’est une affaire qui dépend de la police générale trop éclairée aujourd’hui et trop négligente, pour perdre à discuter les vains
titres des abus, un temps mieux employé à les abolir 
[…]”. “Le commerce principal du haut-pays consiste en vin d’un prix médiocre mais par cela même et parce qu’ils résistent à la mer, très propres pour les cargaisons & les armements considérables. On les envoye aux iles françaises de l’Amérique, en Hollande, en Flandre, dans le nord & dans les provinces septentrionales du royaume […]”. “Les pays privilégiés pour la descente se sont aussi attribué le privilège exclusif d’avoir de grandes barriques, en un mot tous les frais de la cargaison étant les mêmes, que la jauge ou mesure soit grande soit petite il suit que les vins de haut dont les barriques sont plus petites d’un cinquième payent un cinquième de plus de ces droits & frais communs aux uns et aux autres […]”. “La ville de Bordeaux s’est trouvée dans des circonstances très favorables pour obtenir des grâces & pour usurper des droits. Peu soumise aux français & aux anglais qi l’ont possédé tour à tour, les uns & les autres ont voulu s’attirer son affection par des bienfaits & des privilèges. Philippe le Bel fut le Ier qui lui en accorda, après avoir réuni la Guyenne à la cause d’un défaut d’hommage mais dans la charte qu’il donna aux habitants de Bordeau comme sous le nom des Philippines, il n’est nullement question de vin […]”.

Ensemble de cinq documents autographes concernant le droit des vins, la descente des vins, la façon du vin ainsi qu’un mémoire sur des vignes gelées dans le vignoble de Beaupuy en 1766. 26 pp, formats divers, (s.l.n.d). On y joint une lettre autographe adressée au Chevalier de Vivens. 4 pp in-8. Stockholm, 7 août 1764 ; “Il est certain Monsieur le chevalier, qu’il est très acceptable de n’être plus qu’à sept ou huit cents lieues l’un de l’autre on peut causer quasi à sa fenêtre, me voilà devenu votre voisin et vous allez voir que je suis même un meilleur voisin que des gens qui demeurent à votre porte […]”.