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Pol Bury naît à Haine-Saint-Pierre près de La Louvière. À 16 ans, en 1938, il commence des études artistiques, de peinture et de dessin, à l’académie des beaux-arts de Mons. À la même époque, il rencontre le poète wallon Achille Chavée, un maître à penser du surréalisme en Wallonie. Le poète fait entrer Pol Bury dans le groupe surréaliste « Rupture » qu’il a fondé en 1934. Influencé par Yves Tanguy, Pol adhère, comme de nombreux membres du groupe, à l’idéologie communiste et peint ses premiers tableaux surréalistes. Après sa rencontre avec René Magritte, il travaille, en 1940, pour la revue L’Invention collective de Magritte et Raoul Ubac, et participe à l’Exposition internationale du surréalisme en 1945.
En 1946, il oriente sa peinture vers l’abstraction. Il dépasse la manière de peindre représentative, thématique et fixe des surréalistes et réfléchit sur les possibilités picturales de la couleur et de la forme. L’incompréhension de ses amis surréalistes le force à les quitter. Il entre alors dans le groupe de La Jeune Peinture Belge (fondé en 1945) qui se dissout en 1948, puis entre dans le groupe Surréaliste révolutionnaire fondé par Christian Dotremont et Joseph Noiret en 1947, qui fusionne vite avec CoBrA. De 1948 à 1951, il contribue à la rédaction et l’illustration de la revue Cobra, et participe aux expositions du groupe. En 1952, Pol Bury est un des fondateurs du groupe Art Abstrait qui correspond mieux à ses recherches artistiques du moment, basées sur son approche admirative de l’œuvre de Mondrian. Certaines de ses peintures s’approchent aussi du style de Miró.
En 1953, il découvre les œuvres de Calder, abandonne peu à peu la peinture et réalise ses premiers Plans mobiles, des panneaux dont l’aspect dépend de l’angle de vue. Durant cette même année, il crée, avec André Balthazar, l’Académie de Montbliard.
Les nouvelles œuvres de Pol Bury, qui apparaissent en 1957, s’inscrivent dans le cinétisme, sont des œuvres en mouvement ; le mouvement étant un « symbole de précision et de calme d’une méditation en action ». Avec des matériaux choisis, le bois, le liège, l’acier inoxydable, le laiton et le cuivre, il réalise ses Multiplans, en utilisant divers éléments, des boules, des disques, et les jeux de lumière. De 1959 à 1963 il crée la série des « ponctuations ». En 1961 il emménage à Paris.
Il s’installe en 1961 à Paris où il fait sa première exposition personnelle dans la galerie d’Iris Clert, en 1962. Bury commence sa grande série des Volumes ouverts et fermés, en 1963. L’année suivante il part pour les États-Unis, enseigne six mois à l’université de Berkeley et trois mois au College of art and design de Minneapolis.
En 1964, il représente la Belgique à la Biennale de Venise.
Au cours des années 1970, deux rétrospectives de son œuvre circulent respectivement à travers les États-Unis et l’Europe.
Au début des années 1970, pour la Fondation Maeght, il co-réalise quatre courts-métrages expérimentaux avec le réalisateur, photographe et écrivain français, Clovis Prévost : Une leçon de géométrie plane (1971), 8 500 tonnes de fer (1971), 135 km/h (1972) et 25 tonnes de colonnes (1973).
En 1976, il crée sa première fontaine hydraulique. S’inscrivant toujours dans le mouvement cinétique, ses sculptures, autrefois silencieuses, font maintenant du bruit. Pol Bury n’a cessé de concevoir de nouvelles fontaines en acier, toutes plus surprenantes les unes que les autres, utilisant des formes simples, cylindres, sphères, demi-sphères, triangles, pour différentes institutions et lieux tels que le musée Guggenheim de New York ou les jardins du Palais-Royal de Paris. Dans ces fontaines, l’eau est utilisée pour défaire l’équilibre instable des volumes d’acier.
Pol Bury meurt le 28 septembre 2005 à Paris9, alors qu’une importante exposition de ses fontaines est en cours au château de Seneffe10. Il avait lui-même choisi ce lieu, estimant que
« quand une fontaine est dans la nature, elle atteint son point final, son apogée. Elle respire et s’oxygène. »
En 2014, le réalisateur belge Arthur Ghenne lui consacre un film documentaire de moyen-métrage, Pol Bury, la poésie de la lenteur (57 min., 2014), produit par la cinémathèque de la Communauté française de Belgique.
Une autre rétrospective lui est consacrée en 2015 à la fondation EDF de Paris.