Victor Vignon est issu d’un milieu aisé. Sa mère, la sculptrice Marie-Noémi Cadiot, (qui avait également le pseudonyme de Madame Claude Vignon), possède un hôtel particulier que Puvis de Chavannes se charge de décorer entre 1850 et 1860. 


Élève de Camille Corot, conseillé par Adolphe-Félix Cals, Vignon a d’abord travaillé à Clamart, puis à Bougival, puis à La Celle-Saint-Cloud. Il déménage ensuite pour Pontoise, puis pour Jouy-le-Comte. Vers 1870 il s’installe à Auvers-sur-Oise, en compagnie de Camille Pissarro, Guillaumin et Paul Cézanne, où il peint des sujets identiques aux leurs : « Chemin de Chaponval » (1881), « La Côte Saint-Nicolas à Auvers » (1882). Il s’installe ensuite à Nesles-la-Vallée à Eragny et à l’Isle-Adam comme Jean-Baptiste Corot.
Vignon est très lié avec Théo et Vincent Van Gogh, le docteur Paul Gachet, et le pâtissier-écrivain-peintre Eugène Murer qui lui achète quatre tableaux : « Soleil couchant orageux », « Effet d’automne », « Femme à la chèvre », « Matin d’hiver », « Les Peupliers d’or », « Matin sauvage ».

En 1886 il demeure à Jouy-le-Comte et participe à la huitième et dernière exposition des peintres Impressionnistes qui se déroule à la Maison Dorée.

Vignon n’a jamais connu le succès des autres impressionnistes. De grands collectionneurs lui apportèrent un soutien qui lui permit longtemps de travailler sans souci. En 1900 c’est grâce au Docteur Viau que l’un de ses tableaux figure à l’exposition universelle de 1900.

L’histoire de l’impressionnisme aussi comptera ses petits maîtres: Albert Lebourg, Victor Vignon; l’un, plus ouaté, sous la neige du soir; l’autre, plus aigu, dans la verdure. Petits maîtres, non par l’infériorité de leurs petits cadres, mais par la simplicité de leur caractère. Un philosophe rustique, tel est le peintre amoureux d’Auvers et de Vétheuil. Personnel, il a fui Paris pour interroger les masures, l’humble village et la vallée verte.

Parmi les grands collectionneurs possédant des œuvres de Victor Vignon : Georges Viau dont la collection sera dispersée en 1907 et 1909 et Stumpf, dont la dispersion des collections en 1906, fait apparaître une quinzaine de toiles de l’artiste. On cite aussi le comte Doria, M. Rouart, Gallimard père, N.-A. Hazard (l’historien de Honoré Daumier), les critiques Arsène Alexandre et Roger Marx. Et enfin F. Stumpf. Ce dernier grand collectionneur, ami de Camille Corot et Jules Dupré, posséda jusqu’à 150 peintures de Vignon, et fut peut être à l’origine des séjours du peintre dans la région de l’Isle-Adam.


La critique et les refus :
Souvent critiqué par les éditorialistes: Roger Marx, Félix Fénéon, Victor Vignon n’a pas de forte notoriété alors qu’il était très apprécié des collectionneurs.

Vignon est attaqué dès 1894 par Roger Marx dans la préface de la rétrospective de l’artiste organisée chez Bernheim lui reprochant d’avoir choisi comme initiateurs les maîtres hollandais.

Lors de l’exposition de 1877 Armand Sylvestre signale la présence de Vignon avec cette remarque: « Il appartient à la catégorie des classiques malgré eux. »

Le critique d’art, Félix Fénéon rendait justice aux impressionnistes puis post-impressionnistes quand ses confrères encensaient les peintres ‘pompiers’. Il contribua à faire connaître, tout d’abord, Seurat, puis Camille Pissarro déjà bien installé, Paul Signac, Van Dongen, Henri Matisse et Maurice Denis.

Fénéon commente ainsi les dix neuf tableaux présentés par Vignon à l’exposition impressionniste de 1886 : « P.V Vignon empile les rochers, arbres, et maisons, en des ensembles invariables et ternes. »

1886 est l’année de la rupture au sein de l’impressionnisme, avec le développement du néo-impressionnisme, lors de la dernière exposition du groupe. Pissarro nomme alors les peintres les plus timorés au sein du groupe, « l’arrière-garde » que Félix Fénéon appelle « la bande trop fidèle des comparses » de Degas (Marie Bracquemond, Charles-Victor Tillot, Staninslas-Henri Rouart, Victor Vignon, Federico Zandomeneghi, Jean-Louis Forain).

 

Expositions

1894 – Galerie Bernheim Jeune à Paris (peintures et gravures) Avril
1901 – Galerie Georges Petit 12 rue Godot-de-Mauroy à Paris grande rétrospective des tableaux de V. Vignon du 2 au 30 avril
1921 – Chez Bernheim-Jeune, du 6 au 16 avril, l’exposition rétrospective de Victor Vignon

                                                                       


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