Dans le cadre du lancement de la Paris Precious Week à l’espace Tajan, le département joaillerie organise, en ouverture d’exposition, une conférence-vernissage intitulée « Regard d’une collectionneuse sur le bijou contemporain ». Animée par Mme Solange Thierry de Saint Rapt. Figure emblématique du monde de l’Art, rédactrice en chef et directeur de la revue « L’œil », la collectionneuse nous fera partager sa passion pour les bijoux de créateurs contemporains, son audace d’acquérir et de porter des bijoux « non traditionnels ». Un véritable parcours initiatique !
Cette conférence, qui se tiendra le jeudi 15 juin à 19h, fait échos à notre vente de bijoux du mercredi 21 juin, dont une partie sera entièrement consacrée àaux créateurs contemporains comme Marie Guerrier, Agathe Saint-Girons ou encore John Moore.
“Regard” d’une collectionneuse
« Dès les années 1960, la façon d’appréhender le bijou contemporain se modifie totalement. Cette évolution, « révolution », est surtout présente à l’étranger : Angleterre, Hollande, Suisse, Allemagne. La France reste encore très attachée au bijou issu de matériaux traditionnels. Cependant l’or reste très présent dans le bijou italien avec l’école de Padoue, les créateurs tels que Giampaolo Babetto, Annamaria Zanella, Francesco Pavan et tant d’autres ont su transcender la matière précieuse en s’appuyant notamment sur la géométrie. Dans les années 1970, la France connait un renouvellement dans l’approche du bijou contemporain : l’utilisation de matériaux « pauvres » tels que l’altuglas, l’ardoise, le caoutchouc, l’inox, l’acier, le laiton, le coquillage, etc. apportent un regard nouveau sur ces créations non conventionnelles.
Par ma vie professionnelle, j’ai été en contact avec ces créatrices et créateurs découvrant un univers si différent des bijoux traditionnels que je portais quotidiennement. Je me suis passionnée pour ce domaine aussi fascinant que parfois étrange. Au hasard des salons, des visites d’ateliers ou de galeries pionnières, je me suis peu à peu familiarisée avec ces créations issues de l’imaginaire des artistes. Mes premiers bijoux « non traditionnels » furent de dimensions modestes : ce qui m’intéressait, c’était l’audace, la transgression par rapport au bijou traditionnel.
Il est nécessaire, je pense, de souligner que la transgression est beaucoup plus difficile en France car nous avons une tradition joaillière de haut niveau qui n’est pas aussi présente dans les autres pays européens. Ces créateurs et créatrices réalisent eux-mêmes entièrement leurs bijoux : dessin, élaboration et conception dans leur atelier. Ce sont généralement des pièces uniques. Et je considère ces créatrices, créateurs comme des artistes à part entière. Un grand nombre de personnes qui me croisent me disent qu’elles ne pourront jamais porter des bijoux comme les miens. Mais on ne porte pas de bijoux volumineux ou originaux sans un parcours « initiatique ». Les rencontres dans les ateliers, mes discussions autour d’un nouveau bijou, la liberté d’imagination que je laisse à l’artiste leur permettent de concevoir des bijoux de plus grande dimension et m’orientent aussi pour concevoir ma collection, même si surtout mes choix ne sont qu’essentiellement des coups de coeur. Je souhaite que l’ensemble des bijoux réunis dans cette vente et sélectionnés avec talent par Esther de Beaucé, créatrice de la galerie MiniMasterpiece ouvrent le regard à de nombreux nouveaux collectionneurs.
N’oublions pas que c’est une des rares collections que l’on peut porter, alors, pourquoi y renoncer ! »
Solange Thierry de Saint Rapt
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Légendes photos : Collier « Chained hearts » Frank Tjepkema (lot 481) – Paires de pendants d’oreilles Ute Decker (lots 472 et 473) – Collier Omega Madera Marie Guerrier (lot 467)